Sur les traces de Saint-Mélar...
De nombreux édifices dédiés à Saint-Mélar sont répertoriés dans les alentours de Lanmeur. En effet, la vie de ce saint est étroitement liée à cette commune. Il est même devenu le patron de la paroisse, célébré le 3 Octobre.
Saint-Mélar est né en 780. Il était le fils du Prince Miliau qui régnait sur les pays du Léon et du Trégor. Miliau fut assassiné par son propre frère, Rivod, comte de Cornouailles, qui cherchait à régner sur davantage de terres. Mélar n’avait alors que 7 ans quand il succéda à son père, assisté d’un conseil.
L’attachement que les Bretons avaient pour Mélar fit que Rivod le voyait comme un véritable rival. Il tenta d’empoisonner son neveu, sans succès. Il engagea des assassins mais en voyant l’innocence du jeune prince, ils ne purent aller jusqu’au bout de leur tâche. Rivod décida alors d’empêcher le jeune prince d’exercer son pouvoir en le mutilant. Ainsi à Kerfeunteun (Lanmeur) vers 790, Mélar fut amputé de la main droite pour ne plus tenir d’épée et du pied gauche pour ne plus monter à cheval. Mélar se remit cependant de ses blessures, muni d’une main d’argent et d’un pied d’airain qu’il maniait avec beaucoup d’aisance. Et ce qui était encore plus miraculeux était que ces nouveaux membres grandissaient comme naturellement.
Deux versions de l’histoire de Saint-Mélar s’offrent alors à nous :
Ayant compris que Rivod poursuivrait son projet, Mélar s’enfuit dans différentes abbayes de Bretagne (Paimpont, Landevennec, Quimper) puis décida de retourner au monastère de Lanmeur (qui s’appellait alors Kerfeunteun). En chemin, à Lannéanou, Mélar perdit sa monture et termina le chemin à pied, pendant 3 jours, en empruntant la voie romaine de Carhaix à Locquirec, en se cachant de ses poursuivants. Ce chemin est resté connu comme "Hent sant Melar", chemin du martyre d'un jeune innocent.
Mélar sortit du monastère trompé par un faux prétexte de réconciliation et fut assassiné par Justin, fils du comte Kyoltan. C’était en 798.
Ou encore, après avoir eut une vie pieuse à étudier la religion à Quimper, Mélar fut placé sous la tutelle du comte Kyoltan. Rivod réussit à acheter les services du comte. Prévenu du complot par la femme de Kyoltan, Mélar se réfugia chez le comte Budic (la tradition place ce château près de Lanmeur, sur la route de Plouézoc’h, là où se trouve acuellement les douves de St-Mélar).
Puis un jour, Mélar reçu la visite de Kyolan et de son fils, Justin, prétextant une réconciliation. Ils allèrent dans une auberge du bourg et Mélar fut alors décapité par Justin qui se tua lui-même en sautant par la fenêtre.
Le comte voulu ensuite inhumé le corps de son protégé mais le char se rompit au milieu de la place de la ville de Lanmeur. Y voyant un signe de Dieu, le corps fut inhumé en ce lieu. Des moines envoyés par Saint-Samson bâtirent alors le monastère de Kernitron ainsi qu’une chapelle afin de perpétuer le souvenir du jeune martyr.
La tête de Mélar fut présentée à Quimper à Rivod et conservée comme relique dans la cathédrale Saint-Corentin. Rivod et Kyoltan périrent également rapidement. Le corps de Mélar fut, lui, inhumé vers 830, dans une auge en granite, dans une chapelle qui constitue aujourd’hui la crypte de l’église St-Mélar de Lanmeur. 
Plus tard, les moines de Kernitron dûrent fuir les invasions Normandes et emportèrent avec eux leur « trésor ». Les reliques de Saint-Mélar furent alors dispersées, non seulement dans toute la Bretagne, où le culte s’est très répandu, mais bien au-delà. Des traces de ces reliques sont ainsi signalées à la cathédrale de Meaux, à Orléans, en Angleterre, dans l’église d’Amesbury.
Saint-Mélar a été élevé au rang de martyr non pas du Christ mais à cause de la politique trouble et brutale de l’époque. Etant mort jeune, il est protecteur des enfants et adolescents. 
Ainsi, là où il y avait une source dans une chapelle dédié à Saint-Mélar, les nouveaux-nés étaient placés sur l’autel, quelques gouttes d’eau de la fontaine étaient déposées sur le front de l’enfant, étant ainsi placé sous la protection de Saint-Mélar.
Lieux liés à la vie de Saint-Mélar :
- A Lanmeur, sabot de Saint-Mélar et motte de terre, Douvezou Sant Melar, entourée de douves très profondes, du château de la Boissière du comte Budic, où selon la tradition, Saint-Mélar avait trouvé refuge.
- A Lanmeur, cypte de Saint-Mélar où son corps a été inhumé.
Lieux dédiés à Saint-Mélar :
- Eglise et crypte à Lanmeur, statues ( XII-XIIIème et IXème s.).
- Fontaine miraculeuse de Saint-Mélar, dans la crypte de Lanmeur.
- Chapelle Saint-Mélar à Saint-Jean-du-Doigt (1601-1621), statue.
- Fontaine Saint-Mélar à Saint-Jean-du-Doigt (XVIIème s).
- Chapelle de Saint-Mélar à Plouigneau (XVIIIème .s), statue.
- Chapelle Saint-Mélar du Granec à Plouézoc’h (XVIème s.), statues Saint-Mélar et Saint-Miliau.
- Chapelle de Saint-Gonven à Plouézoc’h (1680), statue de Saint-Mélar.
- Eglise Saint-Jean-Baptiste à Lannéanou (XVème s.), statue de Saint-Mélar.
A signaler également, à Locmélar, près de Sizun, dans l’église se trouve une relique de Saint-Mélar et un magnifique retable représentant la scène de la décapitation.
Je vous encourage donc à suivre les traces de Saint-Mélar...